Roulage 

Les débutants peuvent s’entraîner au roulage en ôtant les ailes de leur avion, ce qui leur évitera toute embardée ou décollage involontaire, dus à une vitesse intempestive ou à un coup de vent. Recommandation pour les modèles thermiques: protéger l’intérieur du fuselage des projections de carburant et d’huile brûlée.

La première épreuve en vol que le débutant doit affronter est le vol rectiligne à altitude constante. Une fois l’avion réglé et « trimmé » par l’instructeur, l’élève devra en permanence corriger les modifications de trajectoires dues au vent et autres turbulences (ascendances / descendances). De plus, au fur et à mesure que le réservoir dans le nez de l’avion se vide, l’avion aura tendance à monter et l’élève devra retoucher le trim de la commande de profondeur. Apprendre à détecter une situation « détrimmée » et être capable de retrimmer en cours de vol est un contributeur de succès. 
Vouloir voler avec un avion mal trimmé est un combat permanent qui ne peut que ralentir la progression de l’élève.

Virages


Les premiers virages doivent se faire à faible inclinaison. L’inclinaison est obtenue en actionnant d’un côté ou de l’autre la commande des ailerons (ou la commande de dérive pour un 2 axes). Lorsque l’inclinaison (faible) souhaitée est obtenue, ramener le manche des ailerons au neutre, et soutenir légèrement à la profondeur, car l’avion aura tendance à descendre légèrement. Il faut doser en fonction du comportement de l’avion, sachant que plus l’inclinaison est forte, plus l’avion aura tendance à descendre et demandera donc un soutien à la profondeur. 
Si l’inclinaison en virage est trop forte, on la diminuera en actionnant le manche des ailerons dans le sens opposé. 
Pour arrêter le virage, il faut remettre l’avion à plat en actionnant le manche des ailerons dans le sens opposé au virage. 
Dans la pratique, si on a incliné à droite pour mettre en virage, il faut incliner à gauche pour revenir à plat ( et réciproquement). C’est quelque chose qui avec (beaucoup de) pratique, deviendra automatique. 
Le but de l’exercice consiste donc à effectuer des virages à inclinaison constante et altitude constante, aussi bien à gauche qu’à droite. Pour ce faire, la « figure en huit » est un excellent entraînement.

Roulage depuis la taxiway vers le point de décollage 


Après s’être entraîné au roulage sans les ailes, il est temps de remettre les ailes sur l’avion et de le diriger depuis la taxiway vers le point de décollage, par petits coups de gaz moteur, à vitesse très réduite et sans précipitation.

Décollage 


Phase ô combien indispensable et préalable à tout vol ! 
Le décollage doit toujours se faire face au vent. Pour les premiers décollages, et si l’activité sur votre terrain le permet (sécurité, sécurité, sécurité!). Il sera plus facile de se mettre derrière l’avion, dans l’axe de décollage. Ainsi, vous pourrez mieux observer et corriger les déviations par rapport à l’axe de la piste. 
Après avoir vérifié une dernière fois les sens de débattements des gouvernes, accélérez progressivement et jusqu’au maximum le moteur, tout en corrigeant MODEREMENT à la dérive les déviations de trajectoire pour maintenir l’avion dans l’axe de piste. 
Lorsque la vitesse de décollage est atteinte, tirer légèrement la profondeur pour faire décoller l’avion, et relâcher lorsque l’angle de montée atteint les 10 à 15 degrés. Maintenir les ailes de l’avion à plat avec la commandes des ailerons et continuer à monter gentiment tout droit dans l’axe de piste. 
……ça y est………..Vous volez enfin !

Les problèmes que vous pouvez rencontrer : 


a) Un angle de montée trop fort peut se traduire par un décrochage souvent violent et imparable à faible altitude. Concentrez vous à bien maintenir l’avion à plat sous un angle raisonnable, et tout droit dans l’axe de piste, c’est le plus sûr moyen de gagner de l’altitude en toute sérénité. 
b) Si après la mise des gaz vous n’arrivez pas à maintenir l’avion sur l’axe de roulage et que vous vous mettez à zigzaguer violemment, n’insistez pas ! Repassez immédiatement au ralenti, et continuez à contrôler le roulage jusqu’à l’arrêt de l’avion. Ramenez tranquillement l’avion au point de décollage, respirez un grand coup et recommencez. 
c) Mais surtout, ne cédez pas à la tentation panique d’arracher l’avion du sol, qui se traduira bien souvent par… voir le point a. ci-dessus ! 
Le contrôle de l’axe de roulage est sans aucun doute la phase la plus délicate du décollage, qui conditionne le bon déroulement de la suite.

Préparation à l’atterrissage 


Voici venu le moment de penser à l’atterrissage, de préférence avant d’avoir vidé complètement le réservoir car c’est plus facile de se poser au moteur (vous me croirez la première fois que vous devrez vous poser moteur calé !). Souvenez-vous de ne pas donner d’ordres trop brutaux et exagérés à votre avion, surtout lorsque vous vous rapprochez du sol.

Le plus important à retenir est d’annuler une phase d’atterrissage si celle-ci se présente mal (approche trop courte ou trop longue, actions aux commandes exagérées et/ou brutales, panique du pilote…). Remède : mettre l’avion à plat, remise des gaz à fond, et repasser en montée légère (10 à 15 degrés, comme pour le décollage) en maintenant l’avion bien à plat et en ligne droite jusqu’à avoir atteint une altitude de sécurité convenable (vous savez faire, puisque vous savez décoller !). On reprend son calme, on rejoint la zone d’évolution autorisée (si on en était légèrement sorti, ce qui peut arriver, rien de grave puisque on est en montée, bien à plat et tout droit) et on refait une approche d’atterrissage.

C’est parti pour l’atterrissage : 


Un bon atterrissage commence par une bonne approche ! Il est recommandé de faire une approche en L, comme le font les avions grandeur réelle.

  • 1ère étape : « Branche vent arrière », parallèlement à la piste, avec un éloignement de 50 à 60 mètres. Lorsque l’avion est en face de vous, réduisez les gaz pour entamer une faible descente. L’avion doit descendre lentement sans prendre de vitesse. Utilisez la profondeur pour maintenir le nez de l’avion légèrement vers le bas, utilisez le moteur pour contrôler la vitesse et le taux de descente. Le secret d’un atterrissage réussi est dans le bon dosage de entre le régime moteur et la légère action à cabrer sur la profondeur, afin d’obtenir une descente graduelle jusqu’au posé de l’avion en face de vous. 
    Plus facile à dire qu’à faire ! L’atterrissage est la phase la plus difficile de l’apprentissage, et demande de la concentration sur le comportement de l’avion.
  • 2ème étape : « Etape de base », la branche de « vent arrière » est suivie d’un virage à 90° vers la piste (l’avion se retrouve donc perpendiculaire à la piste), et continue sa descente dosée avec le moteur et la profondeur, à vitesse constante.
  • 3ème étape : « Finale » , effectuer un nouveau virage à 90° lorsque l’avion
  • a atteint l’axe de piste (votre instructeur vous aidera à apprécier ce moment, car il n’est pas évident au début de savoir quand effectuer ce dernier virage). A partir de ce moment, et jusqu’au posé des roues, maintenez les ailes en position horizontale, sauf petite corrections de trajectoire pour conserver l’alignement de l’avion sur l’axe de piste. Dosez les gaz moteur, en fonction de votre altitude par rapport à l’entrée de piste : trop bas, maintenez du moteur ou remettez un peu de gaz pour effectuer un pallier à altitude constante, trop haut, réduisez le moteur pour augmenter le taux de descente. Lorsque vous avez franchi le seuil de piste, réduisez complètement le moteur, l’avion doit continuer sa descente jusqu’à environ 30 cm d’altitude. A ce moment là, tirer doucement et progressivement sur la profondeur pour amener la trajectoire de l’avion parallèle à la piste : c’est l’arrondi final, jusqu’au posé des roues !

Souvenez-vous : si ça se présente mal, ou bien si vous commencez à paniquer : remettez les gaz à fond, tirez légèrement sur la profondeur pour repasser en phase de montée légère, tout en maintenant les ailes horizontales. Vous êtes à nouveau en phase de vol connue, et vous pouvez entamer la phase d’atterrissage depuis le début à nouveau.

Que faire en cas de calage du moteur 


Tout dépend de l’altitude et de l’éloignement de l’avion par rapport à la piste…

Calage au décollage (donc faible altitude) : CONTINUER TOUT DROIT DEVANT, en contrôlant la descente de l’avion et l’arrondi, comme à l’atterrissage. Toute tentative de demi-tour pour revenir vers la piste à basse altitude se traduira par un décrochage de l’avion, et plus de casse que si l’avion continue tout droit. 
Calage à altitude intermédiaire, proche de la piste : revenir vers la piste sans traîner, de préférence face au vent, en maintenant une vitesse suffisante à l’avion pour éviter le décrochage. Dès que l’avion est sur la piste, ne pas oublier de le ralentir et d’arrondir avant de poser les roues. 
Il y a toujours un risque de casse dans ces cas là, bien souvent simplement à cause du stress généré par cette situation inattendue… 
Quelques recommandations pour limiter les risques : 
REGLEZ correctement votre moteur (plein régime et ralenti) 
Gardez toujours suffisamment de carburant pour vous poser avant la panne sèche. Le but du jeu n’est pas de vider son réservoir, mais de poser son avion avec le moteur toujours en marche !
Garder toujours à l’esprit que le moteur peut cependant caler, aussi maintenez une altitude de sécurité, compatible avec votre éloignement de la piste afin de vous permettre de rejoindre la piste en vol plané (plus je vole loin, plus je vole haut ! attention à la force du vent : sans moteur et face au vent, le taux de chute est plus important). 
Un avion continue à voler parfaitement sans moteur, dès lors que vous lui maintenez une vitesse suffisante (au-dessus de la vitesse de décrochage), donc continuez à piloter jusqu’au dernier moment (c’est-à-dire le sol) ! Même en posant dans un champ de vignes, on peut limiter la casse en contrôlant la vitesse de l’impact (c’est du vécu…)

Enfin, il n’y a pas de secret : pour progresser, il faut voler et voler régulièrement.